Mendès France parle aux Français

Lors de sa première causerie le 26 juin 1954, le nouveau président du Conseil Pierre Mendès France déclarait aux auditeurs à la radio son « intention de [s]’adresser régulièrement à vous, pour vous parler en toute simplicité (…) et vous tenir au courant de ce que fait et de ce que pense le gouvernement qui est votre gouvernement ». Une rencontre, proposée par l’Institut Pierre Mendès France, les Archives nationales, l’INA et la Fondation, soixante-cinq ans après son investiture, a analysé plus largement les différentes formes de communication de Pierre Mendès France avec les citoyens entre 1930 et 1982, en valorisant les nouvelles sources disponibles. Elle a permis d’explorer ce que fut cette parole publique « humaine ».

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Parler « en toute simplicité » signale une personnalité et un projet politique qui, pour aller à une vérité, ont cheminé sur une ligne de crête entre fidélité républicaine et espoir démocratique, entre discours hérité et propos renouvelés. La rencontre parcourt cette ligne-là. Elle prend en compte les nouvelles archives : la source audiovisuelle mais aussi la correspondance et les archives privées, qui nourriront déjà des exposés. Au titre des héritages assumés, elle questionne le radical de souche, l’élu de l’Eure, le parlementaire, le chef de gouvernement, l’homme d’État. Elle interroge aussi le « mendésiste », le tenant de la République moderne, l’expert pédagogue, l’homme de presse et le pionnier radiophonique. Sans oublier l’homme réduit au silence, dans sa solitude.

Elle signale ainsi une tension politique qui n’a pas disparu aujourd’hui : celle qui s’installe entre le discours partisan et, signalé par « PMF » au micro le 29 janvier 1955, « le contact nécessaire entre le peuple, le Parlement et le gouvernement » pour exercer le pouvoir en vue du bien commun ; entre le gouvernement et l’élection d’une part et, de l’autre, les sondages, les médias, les mouvements et les réseaux ; entre l’urgence nationale et l’alarme mondialisée. En somme : entre action, civisme et opinion. Comme si, en voulant parler directement aux Français et établir avec eux « des relations étroites qui seules permettent la franchise réciproque la plus complète », Pierre Mendès France avait tenté de franchir une porte étroite de la démocratie. Puisque « les hommes passent. Les nécessités nationales demeurent ».

Introduction, par André Azoulay

André Azoulay est président de l’Institut Pierre Mendès France.

Introduction, par Gilles Finchelstein

Gilles Finchelstein est directeur général de la Fondation Jean-Jaurès.

Les archives de Pierre Mendès France : le fonds 115aj, par vivien richard

Vivien Richard est conservateur du patrimoine aux Archives nationales, responsable des archives des chefs de gouvernement.

La correspondance de PMF aux archives nationales et à Louviers, par Françoise Chapron

Françoise Chapron est maître de conférences honoraire, attachée scientifique de l’Institut Pierre Mendès France.

Les sources audiovisuelles conservées à l’INA, PMF et la télévision, par Manuela Dubessy

Manuela Dubessy est documentaliste à l’Institut national de l’audiovisuel.

« Du nouveau aux archives » : débat

Débat sous la présidence de Sabine Jansen, professeur des universités, CNAM Paris, avec :

  • Vivien Richard, conservateur du patrimoine aux Archives nationales, responsable des archives des chefs de gouvernement
  • Françoise Chapron, maître de conférences honoraire, attachée scientifique de l’Institut Pierre Mendès France
  • Manuela Dubessy, documentaliste à l’Institut national de l’audiovisuel 

« Dire le vrai », par Robert Frank

Robert Frank est professeur émérite, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. 

Dialoguer avec les concitoyens de l’Eure 1932-1962, par Françoise Chapron

Françoise Chapron est maître de conférences honoraire, attachée scientifique de l’Institut Pierre Mendès France.

Le pédagogue de l’économie : faire comprendre la complexité, par Olivier Feiertag

Olivier Feiertag est professeur à l’université de Rouen.

Une presse nouvelle, pour une république moderne, par Émeric Bréhier

Émeric Bréhier est ancien député, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès.

« Dire le vrai », débat

Débat sous la présidence de Robert Frank, professeur émérite, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec :

  • Françoise Chapron,maître de conférences honoraire, attachée scientifique de l’Institut Pierre Mendès France 
  • Olivier Feiertag, professeur à l’université de Rouen
  • Émeric Bréhier, ancien député, directeur de l’Observatoire de la vie politique de la Fondation Jean-Jaurès

Causeries, allocutions et débats radiophoniques, par Christian Delporte

Christian Delporte estprofesseur à l’université Versailles Saint-Quentin.

Dire le vrai : deuxième débat

Débat sous la présidence de Robert Frank, professeur émérite, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec :

  • Christian Delporte, professeur à l’université Versailles Saint-Quentin
  • Jean-Pierre Rioux, inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale

Clôture, par Jean-Pierre Rioux

Jean-Pierre Rioux est inspecteur général honoraire de l’Éducation nationale.

Clôture, par François Loncle

François Loncle est vice-président de l’Institut Pierre Mendès France.


Lors de sa première causerie le 26 juin 1954, le nouveau président du Conseil Pierre Mendès France déclarait aux auditeurs à la radio son « intention de [s]’adresser régulièrement à vous, pour vous parler en toute simplicité (…) et vous tenir au courant de ce que fait et de ce que pense le gouvernement qui est votre gouvernement ». Une rencontre, proposée par l’Institut Pierre Mendès France, les Archives nationales, l’INA et la Fondation, soixante-cinq ans après son investiture, a analysé plus largement les différentes formes de communication de Pierre Mendès France avec les citoyens entre 1930 et 1982, en valorisant les nouvelles sources disponibles. Elle a permis d’explorer ce que fut cette parole publique « humaine ».Retrouvez le programme completPDF, 471.38K

Parler « en toute simplicité » signale une personnalité et un projet politique qui, pour aller à une vérité, ont cheminé sur une ligne de crête entre fidélité républicaine et espoir démocratique, entre discours hérité et propos renouvelés. La rencontre parcourt cette ligne-là. Elle prend en compte les nouvelles archives : la source audiovisuelle mais aussi la correspondance et les archives privées, qui nourriront déjà des exposés. Au titre des héritages assumés, elle questionne le radical de souche, l’élu de l’Eure, le parlementaire, le chef de gouvernement, l’homme d’État. Elle interroge aussi le « mendésiste », le tenant de la République moderne, l’expert pédagogue, l’homme de presse et le pionnier radiophonique. Sans oublier l’homme réduit au silence, dans sa solitude.

Elle signale ainsi une tension politique qui n’a pas disparu aujourd’hui : celle qui s’installe entre le discours partisan et, signalé par « PMF » au micro le 29 janvier 1955, « le contact nécessaire entre le peuple, le Parlement et le gouvernement » pour exercer le pouvoir en vue du bien commun ; entre le gouvernement et l’élection d’une part et, de l’autre, les sondages, les médias, les mouvements et les réseaux ; entre l’urgence nationale et l’alarme mondialisée. En somme : entre action, civisme et opinion. Comme si, en voulant parler directement aux Français et établir avec eux « des relations étroites qui seules permettent la franchise réciproque la plus complète », Pierre Mendès France avait tenté de franchir une porte étroite de la démocratie. Puisque « les hommes passent. Les nécessités nationales demeurent ».

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